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Une dernière danse?

Publié le par Manu Ultra Runner

14 ans après mon premier 100km qui était déjà sur ce parcours, dans ce lieu mythique pour tout centbornard, les frissons sont là, mon seul objectif est de franchir la ligne d'arrivée et d'honorer la 50ème édition des 100 KM de Millau (Créer par Serge Cottereau).

 

Notre DREAM TEAM une fois de plus est au complet, Steph, Matt et Géraldine en vélo, et Yves et moi pour manger le bitume aveyronnais pendant 100 bornes.

Une dernière danse ?

Mes genoux sont dans un piteux état et les douleurs à la course sont devenues systématiques pourtant je me sens suffisamment fort mentalement pour prendre le départ et assumer quelques kilomètres pour dire au revoir à Millau car je n'y reviendrais

plus.

Les genoux ce lundi matin suivant la course sont très douloureux, pourtant le sourire de satisfaction d'avoir franchis contre toute attente la ligne d'arrivée ne me quitte pas.

C'était mon 6ème Millau, mon 17 ème 100km, j'avais planifier de participer à cette 50ème édition sans hésiter car mon histoire d'Ultra Runner est enchaîné à Millau.

Ce serait mentir, que dire que j'ai pris du plaisir à courir ou peut-être les 4 ou 5 premiers kilomètres par contre j'ai pris du plaisir avec mes amis ma DREAM TEAM, j'ai pris du plaisir à redécouvrir Millau, apercevoir Serge Cottereau, revoir des potes d'ultra, arpenter la côte de Tiergues.

Yves est partis avec un minimum d'entraînement, et pour ma part avec le minimum du minimum.

Théoriquement, l'abandon était très probable !

J'ai su que je franchirais la ligne d'arrivée au 43ème Km, une rengaine que je me répétais depuis des mois (si tu décides de sortir de la salle à Millau, c'est pour aller au bout), Yves à ce moment-là était encore à mes côtés....

Un peu plus loin vers le 46ème km, Yves s'arrêtes pour une pause technique, de mon côté je suis comme aspiré par mon défi, finir coûte que coûte et le plus vite possible(et hélas c'était plutôt lent).

Yves n'est pas très loin derrière moi, et je suis heureux de savoir qu'il avance, de plus qu'il s'est surement fait une entorse juste après le passage du 44ème KM...

On attaque quasi ensemble la montée du viaduc ALLER, j'ai toujours l'impression qu'elle est facile puis une fois dessus les jambes sont lourdes et mon rythme cardiaque décolle en flèche.

A partir du 50ème km, les départs de crampes vont se multiplier, mollets et cuisses,  le diagnostic est facile, crispations depuis le 10ème km et une légère déshydratation.

Donc, on rajoute un peu de marche, on essaye de boire un peu plus, mais de toute façon il va falloir emmener tout ça jusqu'à l'arrivée.

Je modifie légèrement ma foulée pour diminuer les douleurs, je cherche le moyen d'avancer sans être crispé .

En résumé, je souffre en descente dans les genoux, sur le plat c'est jouable, et en montée le cardio s'envole mais j'avance pas trop mal.

J'ai un gros coup de fatigue à ST AFRIQUE, je réfléchis à mon état général et je suis convaincus que j'ai fais le plus dur, je repars, il faut passer en mode courage même si ça fait atrocement mal par moment.

Matt et Steph me donnent des nouvelles de Géraldine et Yves, ils font un break puis ils repartent, tant que ça repart, la course continue !

Le retour de ST AFRIQUE est très laborieux, j'aimerais retrouver mes jambes de 2017, quand Matthias et moi avions franchis la ligne en 8h40 mais voilà, les armes ne sont plus les même, le combat n'est plus pareil, seule la beauté du challenge reste et nous donne l'envie de le relever.

La nuit tombe, il me reste quelques km avant la montée du viaduc RETOUR, je suis cramé, épuisé, j'ai envie d'un lit pourtant j'avance.

Matt m'encourage sans cesse, Stéph m'aide sans cesse, je grimpe vers le viaduc pour aller chercher la bascule puis souffrir dans la descente jusqu'à Millau.

Une aventure se termine, la DREAM TEAM est une fois de plus victorieuse sur un Ultra, Yves et moi sommes fiers et heureux d'avoir serrés les dents jusqu'au bout.

Yves a vécu après Saint AFRIQUE une partie de course fantastique qui lui a permis de finir en 12h30, à peine 25' derrière moi alors qu'il avait pris une pause d'environ 30', une pause intelligente qui dans son cas lui a permis de retrouver une course efficace pour rejoindre Millau à une allure plus rapide qu'avant sa longue pause.

La dernière danse ou pas, j'ai mon coeur qui aimerait dire non, mes genoux disent oui, un avenir proche scellera ma décision.

12H05'53'' 

 

 

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