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CR No finish Line 2013

Publié le par Manu Ultra Runner

 

 

Du 16 Novembre au 24 Novembre 2013, la No finish Line, une course de 8 jours.

 

 

 

 

Lieu : Monaco

 

 

2013-11-16 13.05.35


 

J'arrive avec pas mal de certitudes notamment celle que je vais morfler et donc qu'il va falloir être fort pour emmener ma carcasse au bout de cette aventure extrême.


 

Céline, ma femme, va s'occuper de l'ensemble de mon ravitaillement, des soins et autres détails pendant 6 jours puisque le dernier jour, elle participera au 24h.

 

 


 

1ER Jour : 

 

 

 


Comme prévu, la majorité des meilleurs coureurs mondiaux du 6 jours sont présents, il manque bien sûr Olivier Chaigne qui d'ailleurs sera mon conseiller technique (par tèl) tout au long de ce 8 jours.

 

 

 

 

Le numéro 1, Didier Sessegolo est quant à lui sur la ligne de départ ainsi que le numéro 3 mondial William Sichel et ce sont ces 2 là qui vont se livrer une bataille jours après jours pour la victoire, même si les premiers jours Christophe Laborie et Douglas Kewley feront illusion.

 

 

 


Je démarre tranquillement, je suis encore un peu malade mais cela va très vite rentrer dans l'ordre, contrairement aux prévisions météo pour l'instant il fait beau. L'après midi se passe plutôt bien sauf que l'organisation nous prévient que le suivi des kilomètres ne sera disponible que le deuxième jour au soir, pour ma part, c'est un énorme coup dur, je déteste courir à l'aveugle.

 

 

 


J'arrive facilement à savoir le classement en regardant ce qui se passe sur le parcours. 4 coureurs ont pris les devants, il s'agit de Sessegolo, Sichel, Laborie et de Kewley, le rythme est pas trop élevé mais je décide de ne pas les suivre pour le moment.

 

 


La première nuit, je décide de dormir de 1h à 3h40 du matin enfin c'est Céline qui me le suggère, le releveur à gauche me titille déja, c'est surement du à la portion en pavé qui tour après tour fait son oeuvre, malgré cela j'ai un énorme moral.  

 

 


Nous sommes plusieurs coureurs à courir sous les couleurs de l'ACM qui nous sponsorise afin d'acheter nos kilomètres tout au long de l'épreuve.

 

 

001 (1)

 


L'équipe de l'ACM est formé de beaucoup de coureurs mais je n'ai quasiment rencontré que ceux du 8 jours, c'est Mimi et Bernard Chevillon qui m'ont demandé si je voulais faire partie du groupe et j'ai accepté avec grand plaisir.

 


Nous sommes logé dans des algecos, par 4 ou 5 coureurs, l'ACM nous met à disposition un algeco dédié aux pauses (repas, sieste, gouter...).

 

No-finish-line-2013 0118 

 

C'est le bordel dans l'algeco, non ???!

 

 


Dring dring, ah oui 3h40, réveil de la première nuit puis soins rapide jusqu'à 4h par Céline qui m'envoie rapidemment sur le parcours, j'ai froid mais je me sens en grande forme.

 


Première matinée, le temps va se gater rapidemment et pendant 5 jours ce sera vent, pluie, froid et de la neige (pas sur le parcours mais plus haut sur les montagnes surplombant Monaco).

 


Toujours rien au niveau du kilométrage et je sens un énorme agacement de la part de quelques coureurs, fatigue, stress et nervosité, le bon cocktail pour une série d'abandon, en tout cas, il faut se dire que ça va s'arranger et que chaque tour sera comptabilisé... enfin on espère...


 


La première journée se termine, il est 14h, je viens de finir de manger (pâtes au saumon et bolognaise), je suis un peu triste car je n'ai aucune idée du nombre de kilomètres que j'ai pu parcourir sur ce 1er 24h.

 

 

 


2ème JOUR :

 

 


 

Releveur gauche et releveur droit sifflent à l'unisson. Céline intervient avec des patchs Voltarène puis strap les deux tibias, quelques heures plus tard le verdict tombe pour le gauche c'est guéri pour le droit, je vais le trainer méchamment jusqu'au 5ème jour puis ce sera gérable le 6ème et enfin sans soucis pour les 2 derniers jours.

 

 

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Du coup ma foulée est saccadée est cela va avoir des répercussions surtout sur la jambe gauche.


 

Ma jambe gauche sera souvent tétanisée car elle compensera systématiquement ma douleur au releveur droit.


 


Toujours pas de classement officiel mais je sais que je suis dans les dix premiers, l'ambiance entre coureur est plutôt très sympathique, moi je me régale des blagues de Patrick, Pierre et surtout celles de Robert Miorin.


 

J'ai retrouvé avec grand plaisir Mimi et Bernard, ainsi que Cathy et Vincent et bien sûr Franck qui a comme d'habitude de bonnes jambes.


 

Mon moral est toujours au top, et pourtant la blessure au releveur droit m'agace et le fait d'avancer sans savoir ou j'en suis kilométriquement me devient pénible.


 

La nuit tombe, la journée a été humide... Je me suis changé 3 fois entièrement, Céline se demande comment elle va faire sécher tout ça et pourtant elle va y arriver, elle me surprend, j'ai l'impression qu'elle maîtrise tout.


 

Rebelotte, couché comme la veille 1h du mat sauf que ce coup ci j'ouvre les yeux avant le réveil déjà prêt à en découdre.


 

Le rythme de la course semble toujours aussi élévé. Les deux premiers, Douglas et Didier, sont faciles.


 

Douglas Kewley se redresse à l'aide de deux bouteilles d'eau, étonnant non ??? 


 

Je demande à plusieurs reprises quand allons nous avoir le suivi mais on me répond à chaque fois "bientôt" ou "plus tard", je suis agacé car je pensais m'organiser par rapport à mon kilométrage.


 

Le deuxième jour se fini avec la pluie et bien sûr ce maudit releveur droit qui commence vraiment à m'inquiéter.

 



 

3ème JOUR :



 

La pluie, le froid et le vent, le trio infernal pour une après midi de merde, j'ai trop mangé à midi, grosse salade et pizza, je me sens lourd donc je décide de marcher un peu pour digérer.

 

 

086Avec Edwige sous une pluie incessante.

 

 

Il y a moins de monde sur le parcours, la météo a eu raison des plus courageux, reste les intrépides, nous, les inscrits sur 8 jours.

 

 

Enfin, quelques bribes du classement apparaissent sur l'écran situé sous le chapiteau, je suis 6ème, je m'en doutais un peu mais ça fait plaisir de le voir apparaitre.


 

Un petit coup d'adrénaline mais je reviens vite à la course, calme et sérénité, on est pas là pour mettre des mines ou des accélérations, je reprend mon rythme pépère.


 

Les discussions vont bon train sur le parcours et en dehors entre les coureurs du 8 jours, apparemment les classements qui sont affichés de temps en temps ne sont pas mis à jour donc on ne peut même pas savoir en temps réel ou nous en sommes, la merdouille du suivi continue.

 

Il est 19h, Céline comme d'habitude me fait signe pour aller manger sous le chapiteau avec l'ensemble des coureurs du 8 jours.


 

Je mange trop rapidemment car j'ai réservé une nuit d'hotel pour Céline et vu le temps (un vrai début de tempête), nous décidons d'aller en profiter dès la fin du repas.


 

Il est 20h, je sors à peine de la douche que je m'endors dans ce lit, hummm, un vrai lit mais c'est seulement pour 2 petites heures ensuite ce sera retour vers la piste.



22H, Céline s'occupe de mes pieds ainsi que de strapper mes deux releveurs, le gauche par précaution, le droit par obligation.



J'arrive sur le parcours malgré la tempête, et là, bizarre je ne vois personne et d'ailleurs le parcours a disparu lui aussi, les barrières sont à terre et les plots... nulle part.


 

Je continue jusqu'aux algecos et là on m'annonce que les pompiers et la police ont arrêté la course à cause de la tempête. J'entend un pompier dire que la course est annulée mais rapidemment une femme de l'organisation me dit que la course reprendra mais on ne sait pas quand.

 

20131118 222449


 

Tous les coureurs sont évacués vers le yacht club à deux pas du chapiteau, les dégâts sont nombreux, nous nous retrouvons tous sous la grande tente du yacht club.


 

Je décide de laisser mon numéro à Christian Coudert pour qu'il m'appelle quand la course reprendra, je retourne à l'hotel avec Céline qui était venue me rejoindre entre temps. Je demande aussi à Bernard et Mimi de me prévenir !


 

Finalement, la course aura été arrêtée de 21h lundi à 7h du matin le mardi donc une dizaine d'heures qui m'ont permis de profiter d'un bon lit mais hélas qui m'ont fait perdre quelques kilomètres irrécupérables.


 

Matinée un peu surréaliste, il y a les coureurs qui sont épuisés par cette météo implacable (il pleut toujours) et excédés par le manque de communication de l'organisation et ceux qui ont retrouvé un semblant de force et trottinent sans se préoccuper des événements extérieurs.

 

 

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La météo est toujours défavorable à la course à pied, j'ai du parcourir à peine 80 kilomètres sur cette journée car je n'ai pas couru entre 19h et 7h15.


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4ème  Jour:

 

 

 

Je suis 4ème, plus par les circonstances de course que par ma propre volonté,  quoique...

 

 

Le repas de midi est une fois de plus organisé par Céline, qui me ramène à chaque fois un plat dont je rêve que ce soit des pâtes, un burger ou une pizza, c'est toujours un régal!


 

Une fois mon burger avalé je décide de faire une petite sieste de 30min.


 

Il est 14h, dring dring, je repars une fois de plus après que Céline ai "reNOKé" l'ensemble de mes 2 pieds.

 


Je cours le plus souvent avec une bouteille d'eau 33cl dans la main droite afin de m'hydrater le plus possible car avec la pluie on oublie souvent de boire.


 

L'Algeco de l'ACM qui est mis à notre disposition est un vrai lieu de bien être. On s'y retrouve pour 5 minutes de tranquilité de temps en temps pour un café ou déguster un morceau de gâteau, les gens de l'Automobile Club de Monaco sont au petits soins. Pierre Russias notre chef d'équipe est adorable, il sait mettre tout le monde de bonne humeur.

 

2013-11-18 08.27.49


 

Je cours le plus souvent seul mais quelque fois j'ai besoin de compagnie et je m'accroche à Robert Miorin pour une bonne partie de rigolade, avec Christophe aussi, et bien sûr, de temps en temps avec Bernard et Mimi ou Bernard ou Mimi...


 

Je fais connaissance de Gérard Habasque, encore un super coureur avec un gros palmarès, encore un breton, très sympa quand même:)


 

Deux coureurs blessés rapidemment dans la course continuent leur route sans fléchir, Christophe Versabeau qui fera 523 km au final et Christian Coudert qui en effectuera 509 km.

 


Merci Christophe, merci Christian, tous les deux vous m'avez donné beaucoup tout au long de ce 8 jours.


 

La nuit tombe, je demande à Céline de me préparer une bassine d'eau froide pour y plonger mon pied droit car mon releveur devient insupportable.

J'effectue un dernier tour avant de retrouver Céline sous le chapiteau...

 

 

Enfin, je m'assoie, mon cerveau est en ébollution, mille questions à la seconde, que puis je faire pour supporter une tel souffrance, je trempe mon pied dans cette eau glacée.

 

 

Céline appelle le Kiné qui bénévolement vient tous les soirs aider les coureurs du 8 jours, c'est Edouard, je l'avais rencontré brièvement à Antibes lors du 6 jours en 2012.

 

 

Le verdict est claire, pour lui, il faut éviter la marche. Je repars aussitôt dit, footing lent mais très régulier mais au bout de 3 heures mes jambes n'en peuvent plus, elles sont raides.


 

Je me repose quelques minutes, assis, puis je repars une heure en trottinant. Je vais jouer à ce jeu quelques temps puis mon releveur va de nouveau s'enflammer...

 

 

J'ai très peu dormi, et je me sens irritable. J'essaye de ne pas craquer mais sur un moment anodin, Céline me demande si ça va, je repars en lui disant j'ai mal puis je fond en larmes seul sur ce parcours qui me détruit tour après tour.

 

 

Coup de calcaire épisodique !


 

Le levé du soleil, ce mercredi, est sans doute l'un des pires de ma vie de coureur d'ultra, car je sais que je ne peux plus courir et qu'il va falloir être obstiné et insensible pour avancer.

 

 

Le classement apparait toujours brièvement sur l'écran du chapiteau, juste le temps pour moi d'apercevoir que les premiers engrangent les kilomètres contrairement à moi.


 

Le moral sur l'ensemble de ces 4 jours est plutôt bon, grâce à Céline, Sébastien, Pierre, Christophe, Robert"Rasta Bob", Mimi et Bernard et Christian (encore un breton!).


 

5ème Jour :

 


 

Journée quasiment entière à la marche, 10h de marche, de 22h à 8h, bilan kilométrique de ce dernier 24h à peine 90km. Je serre les dents et je retente de courir de temps en temps mais la sanction est immédiate, un énorme coup de poignard au milieu du tibia et le pire, c'est qu'à chaque tentative de course, quand je reviens de nouveau à la marche je ralenti encore.

 

Je marche au radar puis tout d'un coup Gérard Habasque vient à ma hauteur et me tient compagnie quelques tours mais sa marche est trop rapide pour moi et je le laisse partir.

 

Juste avant le petit déjeuner, je jette un oeil au classement, toujours 4ème malgré tout sans doute parce que les autres coureurs ont du dormir .

 


 

Comme à son habitude, Céline m'a préparé un bon pti dèj dans l'algeco de l'ACM, tartines, quartiers de poires, croissants et thé, une petite demi-heure de tranquilité à l'écart du parcours.

 

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Je finis le 5ème jours clopin clopant !

 

111Bouh!!!

 

 

6ème Jour :

 


 

Céline m'a une nouvelle fois changé mes straps (pieds et releveurs), la jambe gauche est ultra raide car elle compense la blessure à droite .

 

 

J'ai massé pendant dix minutes les mollets et cuisses avec de l'huile essentielle Weleda à l'arnica et j'ai l'impression que cela m'a fait énormément de bien donc je décide d'instaurer un massage à chaque arrêt.

 

 

A 10h du matin une forte pluie s'abbat sur le parcours et je décide d'en profiter pour aller somnoler, et hop jusqu'à 11h Manu is out!!!


 

Dring dring, Céline et le réveil m'indiquent qu'il faut repartir, la pluie a cessé...

 

 

Je recourotte, environ 8 km/h, par petite portion environ 200m.

 

 

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Le repas de midi est un régal, Céline commence à redouter son 24h mais malgré tout elle est confiante, de mon côté, il va falloir que je me débrouille seul pour gérer le 8ème jour.

 

 

Je suis en forme, et le releveur droit me fait de moins en moins souffrir, je repars vers 14h, un tour en marchant pour digérer.

 

 

Je décide de chronométrer mes tours afin de voir si mon rythme reprend une cadence raisonnable.


 

De nouveau, je regarde le classement et je me dit qu'il va falloir mettre le bleu de chauffe pour aller chercher l'irlandais et sa 3ème place.

 

 

Je pense que c'est à ce moment là que j'ai manqué d'ambition, j'aurais du viser William Sichel mais avec des si... Enfin je me concentre sur Douglas, il a quand même plus de 30 km d'avance sur moi.

 

 

Mes tours entre 14h et 19h oscille entre 10' et 13' ce qui reste plutôt pas mal pour un éclopé.

 

 

J'observe, j'espionne heure après heure Douglas, il n'a pas l'air en grande forme et je reste persuadé qu'il va craquer.

 

 

Il marche énormément et donc petit à petit je reprend quelques kilomètres.

 

 

Repas du soir à 19h rapidemment avalé car avec Céline nous rejoignons un hotel pour la deuxième fois cette semaine sauf que celui ci est en haut d'une côte, je la sens passer.

 

 

Je profite de la douche puis d'environ 2h de dodo dans ce bon lit moelleux.

 

 

Céline me ramène sur la piste pour 22h30, je cours immédiatement, je me sens vraiment bien et le releveur me laisse courir pratiquement sans aucune gêne.

 

 

Pendant ma pause, le kilométrage n'a pratiquement pas bougé entre Douglas et moi, il y a une petite trentaine de kilomètres à combler...

 

 

J'ai du mal à rattraper ce retard car l'Irlandais ne lâche rien. Vers une heure de matin, je craque un peu et au lieu de vraiment me mettre dans le rouge, je décide de me faire un petit café tranquillement et discuter avec Christophe et Sébastien dans l'algeco de l'ACM.

 

 

Tout ces moments de convivialité avec les autres coureurs m'aident à surmonter les baisses de régime.


 

Je me relance au petit trot mais avec un cyrano régulier, je ne sais plus vers quelle heure mais la bonne nouvelle arrive de Gérard Habasque qui vient me dire que Douglas dort comme un bébé.

 

 

C'est le top départ, et en quelques heures j'avale notre écart de trente kilomètres et je m'octroie un petit bonus de 3km d'avance environ.

 

 

Douglas va avoir un réveil douloureux !


 

Je pense qu'il aura dormi environ 9h.

 

 

Je continue à essayer de prendre de l'avance mais il est maintenant réveillé et la journée risque d'être animée.

 


Je passe vérifier le classement sous le chapiteau et oups, j'apercois Douglas qui regarde l'écran avec un air de boxeur sonné puis il me regarde et me dit "You're Working", sûrement un peu dégouté d'avoir perdu sa 3ème place comme ça.

 

 

Mais je ne me fie pas à son attitude, car je suis sûr qu'il me prépare sa réponse...

 

 

Le 6ème jour aura été pour moi un retour fracassant dans la course, je crois avoir engrangé plus de 110km sur cette journée.


 

7ème Jour :

 

 

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Repas du vendredi soir pour les membres de l'ACM !


Je suis vraiment en manque de sommeil et je pense, même en courant, à chaque instant, au moment où j'irai enfin me coucher.

 

 

L'après midi se passe sans changement au niveau du classement. Didier gère d'une main de fer ou plutôt d'une foulée de maître sa première place. William, quant à lui, essaye par moment de relancer et de grapiller des kilomètres pour revenir dans la course à la gagne.

 

 

Je mange tranquillement à 19h mais intérieurement je tombe déja dans les bras de morphée. Je me réveille à 22h30 avec une énorme crise de rire, Christian Coudert (qui partage notre algéco) me parle d'un kangourou étendu sous le chapiteau entre les mains du kiné, il me parle de Douglas...

 

 

Je me dis à ce moment là que je vais en profiter pour prendre une avance définitive sur l'Irlandais mais hélas contre toutes attentes, je me retrouve à le combattre comme un fou jusqu'à 2h30 du matin.


 

Explications : Douglas me rend coup pour coup, je lui prend un tour et il me le reprend de suite. Une bataille qui dura 4h, 7 jours après le début de cette course no finish, j'hallucine l'énergie que l'on peut encore dépenser.

 

 

Je suis abasourdi vers 1h du matin, j'ai un moment de doute, je me demande quand ce petit bonhomme va lacher prise !


 

Finalement, à 2h30, c'est moi qui lâche et je vais dormir 30' dans l'algeco de l'ACM.

 

 

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De retour sur le parcours je ne vois pas Douglas. Apparemment on a du craquer tous les deux au même moment, je me surprend à en rire car moi, contrairement à lui, 30' m'auront suffi pour reprendre la lutte.

 

 

Je conforte tranquillement ma 3ème place et Douglas s'écroule doucement au classement puisque c'est Robert Miorin qui prend la 4ème place puis un Roumain inconnu la 5ème.

 

 

Ma fatigue est omniprésente, je commence à payer mes luttes nocturnes à la fois contre les douleurs dues au releveur inflammé et contre Douglas.

 

 

Le 7ème jour et malgré plusieurs pauses, je dépasse les 100km sur cette journée.

 

 

A 9h du mat, Céline démarre son 24h, il y a Willy (un belge rencontré à Marignane en Décembre 2012) et Fabiano (un autre belge rencontré à Antibes en Juin 2012) qui sont eux aussi là pour ce 24h.

 

 

Les infos kilométriques sont de plus en plus fiables, comme il aurait été bon d'avoir ce dispositif dès le premier jour...


 

Le 8ème Jour :


 

 

Dernier jour de cette course surréaliste, j'avais dis que je ferais avec les jambes du moment et surtout avec mon envie. L'envie ne m'a pratiquement jamais quittée contrairement à mes jambes qui ont flanché à plusieurs reprises.

 

 

Une fois de plus je rêve de dodo, d'une nuit sans réveil, d'un grand lit qui serait mon havre de paix, mais non il reste cette maudite dernière journée ou je vais devoir une fois de plus me battre tour après tour.

 

 

L'après midi se passe sans souci particulier, j'accompagne Céline entre 16h et 19h mais il y a cette infernale envie de dormir qui ne me quitte plus. Je multiplie les cafés mais rien y fait, je m'écroule définitivement comme prévu après le repas du soir.

 

 

Céline aura un petit malaise pile à 19h et du coup nous décidons de manger dans notre algéco.

 

 

Je m'endors KO. Levé 45 minutes après, pour cause d'une envie pressante et je me dis que maintenant que je suis dans l'arène, je dois courir...

 

 

Je cours mais le coeur, le corps et la tête n'y sont plus, au lieu de me faire violence, je cède à l'appel du dodo et je retourne au lit , KO, aux alentours de minuit.

 

 

Je me réveille à 3h du matin, et ce qui devait arriver arriva, Robert m'est passé devant pendant mon énorme roupillon.


 

Robert a bataillé à tout va contre le roumain pour garder sa 4ème place sauf qu'à ce petit jeu, c'est moi le perdant, pour l'instant...

 

 

A 3h du Matin, j'appelle Olivier Chaigne pour qu'il me fasse un topo, merci encore Olivier pour tout ce que tu as fait pour moi.

 


Le topo est vite fait, Olivier me donne quelques conseils et m'indique que j'ai deux kilomètres de retard sur Robert.

 

 

J'essaye de suite de reprendre du terrain mais Robert est intouchable et pire que tout en 1h30 de temps il me relègue à plus de 5km, mon moral en prend un coup mais je continue à avancer.

 

 

Il est 5h30, je m'écroule sur le parcours, mon pied droit vient de heurter quelque chose. Je suis à terre, ma chaussure tournicote jusqu'au bord de l'eau... et ouf je ne crie pas chaussure à la mer!

 

 

Quelques coureurs se sont arrêtés, j'ai crié, mon genou gauche a heurté fortement le sol, Cathy, Patrick et d'autres m'aident à me relever, je repars en leur compagnie.

 

 

Je suis sonné, mais j'ai beaucoup de force, je ne sais pas ce qui se passe en moi, j'ai de l'energie, beaucoup d'énergie qui afflue. Mais je ne m'enflamme pas.

 

 

10 minutes plus tard, et ba da boum, rechute , exactement au même endroit, je m'écroule, ce coup là j'en rigole. Cathy demande qui c'est et elle voit que c'est encore moi qui est à terre, elle n'en revient pas, Patrick Pierre me dit d'aller dormir...

 

 

Je me relève sans trop de mal, le genou droit couine un peu mais les jambes sont de feu et donc c'est avec le sourire que je me relance.

 

 

Les conseils d'Olivier, de Christian et de Pierre résonnent en boucle dans ma tête, je me mets en mode économie et j'attend qu'enfin vers 6h45 Robert décide de ralentir un petit peu.

 

 

J'attaque, je cours, je relance, mes jambes sont neuves et je récupère en à peu près 2h tout mon retard et même un petit bonus de 400m. Robert et Christophe marchent et donc je décide de me refaire un tour de sécurité puis je les rejoins pour un petit déjeuner à l'algeco ACM.


 

Tout ça pour ça :


 

C'est là que j'apprend que Robert ne voulait pas me prendre ma 3ème place et qu'il bataillait comme un fou contre le roumain car celui-ci l'avait allumé pendant la nuit.


Robert me dit qu'il m'accompagne pour la fin de course, ce qui veut dire qu'il me laisse tranquille! OUF, la course poursuite est finie, j'en garde un peu au cas où il changerait d'avis.

 

 

042 Robert et Moi après 7 jours et environ 10h.


 

Ce fut une nuit de dingue, trois coureurs ont animé la course à environ 10km/h: le roumain, Robert et moi.

 

 

Ce huit jours a été rude, épuisant physiquement et surtout psychologiquement.


 

827Km, pour 7 jours et 14 heures car la course a été arrêtée 10h la nuit de la tempête.


 

Je finis 3ème, avec un sentiment de fierté immense.

 

24 heures 2013 077 (1) - Copie


 

Quelques belles rencontres, Christian Coudert, Christophe Versabeau,Gérard Habasque, Pierre Russias, Sébastien Delorme (le monsieur stats), Didier Sessegolo, William Sichel et bien sûr Robert Miorin!


 

Merci à tous mes ami(e)s de l'Ultra qui étaient sur ce 8 jours et sur le 24h :

 

Bernard et Mimi Chevillon, Cathy et Vincent Massif Perreau, Willy, Fabiano, Patrick Pierre, Franck Derrien...

 

 

Et biensûr l'ensemble de l'Automobile Club de Monaco.

 

002 (1)

 

 

Je dédie cette course à ma femme Céline et à mon fils Giovanni.

 

 

 

Je remercie mon partenaire, l'Institut National de Podologie ainsi que son directeur M.Dominique Nuytens pour leur énorme soutien.


 

 

SAM 3462

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Suivi Live NO FINISH LINE 2013

Publié le par Manu Ultra Runner

 

 

 

 

http://www.nofinishline.com/   puis cliquer sur résultats.

 

 


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J-8 No Finish Line

Publié le par Manu Ultra Runner

 

 

 

J'ai envie d'y être et de savoir comment mon corps va réagir à cette nouvelle aventure, aucune préparation spécifique pour ce 8 jours, je donnerais ce que j'ai dans le moteur en cette fin d'année.

 

 

Objectif basique : 100km / Jour

 

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 Antibes 2012 avec Bernard.

 

 

J'ai établi un plan de course avec l'aide d'Olivier Chaigne qui a un record perso sur 6 jours à plus de 881km (Antibes 2012).

 

 

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Faudra s'accrocher coute que coute.(Antibes 2012)

 

 

 

Mon record perso sur 6 jours est de 641km et j'aimerais au passage des 6 jours le faire tomber, mais il restera 2 jours derrière que je ne veux pas bacler.

 

 

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Antibes 2012.

 

Etre sage longtemps très longtemps, environ 72h pour savoir ce que je peux faire avec mes jambes, elles m'ont tellement surprises cette année que j'avoue espérer une performance de plus pour finir 2013 en beauté.

 

Après ces 3 premiers jours de course, je ferai un premier bilan pour savoir si je dois modifier mon plan....si je tiens 3 jours...

 

 

A la différence des 6 Jours d'Antibes 2012, où je mettais accordé 2h de sommeil par nuit, cette fois ci sur les conseils d'Olivier Chaigne, je dormirais jusqu'à 3 heures/nuit.

 

Le temps passé sur le parcours oscillera entre 17h30 et 18h/Jour.

 

 

Monaco, c'est l'endroit de mon autre passion, l'AS MONACO, ça va être quelque chose de vraiment spécial pour moi, frissons garantis et surement une ou deux visites surprises.

 

Parmis les participants, beaucoup de champion de l'utra, et surtout beaucoup d'amis, j'ai hâte de revoir Bernard et Mimi Chevillon.

 

Ca va être une superbe épreuve, je vais savoir si j'ai progressé sur ce type d'effort...

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footing du Jour.

Publié le par Manu Ultra Runner

 

 

 

Vendredi 1er Novembre :

 


 

15.200km en 1h26' soit 10'6 km/h dont 45' sur un circuit de 1.250km.

 


 

Bonnes sensations malgré les bronches encombrés.

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