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100 Miles de FRANCE 2023

Publié le par Manu Ultra Runner

Immense merci à Fred Lefebvre pour ses photos exceptionnelles.

 

Résultats 100 miles de France 2023

Mon premier 100 Miles de France sans assistance, sans Fyfy, sans Stephou, sans Matthias, sans Yves et Géraldine, moi seul pour affronter les 161 km sous une chaleur étouffante.

 

Ma stratégie se résume a maintenir au frais mon corps le plus longtemps et avancer au moins à 8km/h de moyenne.

 

Objectif ST Martin 83ème KM en 10h15.(demi tour)

 

Le départ à 7h au lieu de 9h, LOLO a pris cette décision en Juillet et ça nous permet de partir à une température en dessous de 25°C et de commencer l'aventure en même temps que le 100km.

Mes bobos sont endormis, mon coeur est gonflé à bloc, je suis prêt pour une belle virée Ardéchoise à travers la viaRhona et la via dolce...

 

Le premier ravito est vers le 11ème km, largement le temps de se mettre dans le rythme hélas ma sciatique et mes douleurs au fessier droit se rappellent à mon bon souvenir dès les premières 45 minutes...

 

Rien de grave, assouplissements toutes les 6 minutes environ(c'est chiant mais ça soulage), 2h non stop puis tout reviens à la normal, gênes aux genous très supportable.

 

La balade commence bien, la chaleur monte doucement, je savoure....ma fragile aisance physique, je suis confiant pour être finisher mais de toute façon il faudra combattre plus tard dans la nuit quand les démons de la fatigue seront de sorties.

Je courotte avec Le christian, le Bob, puis au bout d'un moment je suis seul et je discute positivement avec moi-même, je me rend compte de la chance que j'ai d'être ici avec des amis fantastique et de pouvoir encore m'aligner sur ce genre de course.

Je souris, FRED et REMY ne sont jamais loin pour dégainer photos et vidéos, et c'est toujours un plaisir d'entendre leurs encouragements.

Le 30ème km en moins de 3h30, Véro m'équipe d'un paréo humide, je prends ma gourde que je lui avais confié, elle me servira pour m'arroser entre chaque ravito...

30 degrés, pas de bonnes surprises, chaleur écrasante dès 11h, on va déguster, au final 22 coureurs seront KO et 30 franchiront la ligne...

 

Je passe le marathon en 4h50', rythme régulier, je prends mon temps, les passages épuisant vont arriver et il faut impérativement que je m'économise pour encaisser du mieux que je peux le tronçon 60ème-83ème(st Martin).

Je croise les premiers du 100km qui ont fait leur demi tour, Alban est très costaud malgré son visage bien marqué, il avance très rapidement(par rapport à moi).

Je suis bien discipliné je m'arrose très régulièrement, mais la gourde est vide au bout de 2km maxi heureusement le pareo joue bien son rôle pour garder ma tête et mes épaules au frais.

Je croise Steph(c'est géniale pour elle de retrouver l'ultra, elle s'éclate) toute souriante aussi bien accompagné, ils sont trois  courir ensemble.

La casquette, les lunettes, le pareo, la gourde  la main, j'ai vraiment hâte de tout lâcher, j'ai prévu de me débarrasser du superflu à ST Martin.

Je croise les premiers du 100 miles dont Anne Gaelle, Julia et Sylvain...ça tourne bien, les gambettes, je suis quelques secondes nostalgique des années où j'aurais pu les suivres mais je suis devenu un admirateur spectateur des compétiteurs....J'avance différemment avec un objectif simple rejoindre la ligne d'arrivée.

Les faux plats montants se multiplies, les petites côtes sont rares mais agissent comme accélérateur de fatigue et je marche un peu plus que prévu.

 

Je prends sur moi et je profite au maximum des bons moments, des beaux paysages et des encouragements chaleureux des bénévoles...

La forme est plutôt bonne, le moral au top et cela faisait plusieurs années que je n'avais pas eu ce sentiment de certitude et de confiance en mes capacités (restreintes pour être compétitif et jouer les premiers rôles mais assez fortes pour rejoindre la ligne dans les temps impartis).

Je subi les contraintes musculaires sans m'inquiéter, j'avance péniblement à 7.5 km/h de moyenne sur les derniers kilomètres pour rejoindre St Martin.

 

Enfin, j'y suis, comme prévu je m'installe pour prendre un peu de temps détente, Papou est au taquet et ses compagnons bénévoles le sont aussi ...

Je me rince le visage, je me masse, je dors 5 minutes, je mange une soupe et des pringles au fromage frais (sandwiches parfait du bénévole).

 

30 Minutes plus tard, c'est reparti, les jambes sont lourdes, les muscles tétanisés et cette remise en route est très laborieuse.

Il est 18h passé, il fait moins chaud, je croise les derniers du 100 miles, je les encourage bien évidemment, il faut du courage....énormément !

 

La plupart vont jeter l'éponge, chacun avec ses raisons, souvent par obligations, j'ai un infini respect pour nos frères et soeurs qui sont contraints a abandonner et l'on sait à quel point parfois le deuil d'un ultra est compliqué.

 

Ce 100 Miles est surement le dernier, et à ce moment de la course je ne le sais pas, et la tristesse de voir mourir cet événement me touche profondément malgré que j'ai eu la chance d'être là à chaque édition pour en profiter avec les zamis Ardéchois, jamais assez toujours frustré, jamais rassasié de votre amour mes zamis Ardéchois.

 

Reprenons le fil de mon 100 miles, ce troisième d'affilée, sourire aux lèvres je m'évade en même temps que le jour disparaît petit à petit; j'essaie de me relancer en mettant un peu de musique...

 

Mon sac à dos est abimé, il manque une fermeture, ce n 'est pas très pratique mais il fait le job et je trouve toujours une bonne âme pour chercher dedans pour m'éviter des efforts agaçants.

 

D'ailleurs c'est Isa et Annie qui me donne un petit coup de main pour ranger mon téléphone vers le 95ème km quand je les croise...Isa est au volant de sa belle mini...

Les jambes ceux sont déliées mais reste feignantes pas trop envie de forcer donc je profite du paysage et me parlent à moi-même...

 

L'idée m'effleure d'aller chercher un chrono un record perso mais je sais que je manque d'entrain et j'ai pas envie de gâcher ma course ...

Pourtant l'idée fait son chemin et je me dis que c'est possible de finir au moins sous les 23h..en forçant un tout petit peu.

 

Le réconfort des bénévoles  chaque ravito me fait du bien malgré ma fatigue générale pesante et une sensation d'inconfort digestif qui me gêne de plus en plus...

 

Pour la seconde fois cette année, je vais vomir mes tripes encore une fois lié à une déshydratation omniprésente malgré mon ravitaillement régulier.

 

Je suis sur de rejoindre la ligne d'arrivée, j'ai le sourire, pourtant à cause de la fatigue je vais perdre un temps fou à une douzaine de km de st Peray.

 

J'arrive au bout d'une longue ligne droite, et là deux choix s'offre à moi, tout droit ou à gauche mais je ne vois pas de flèches et bêtement je panique, je ne réfléchis pas, je stagne, je repars en arrière, j'appelle Véro, elle me rassure mais je reste bloqué dans mon doute et c'est seulement quand un coureur arrive que je me rend compte qu'il suffisait de continuer tout droit ...LA FATIGUE et une perte de maitrise trop importante !

 

Malgré l'expérience, je continue à être diminué par ce point faible, ma lucidité lors de mes piques de fatigue est une plaie.

 

Bilan de cette mésaventure, quasiment 1h de perdue, le physique, le moral ont subis ce contretemps de plein fouet.

 

Je vais me traîner jusqu'au 155ème kilomètres....

 

Je passe le dernier ravito très rapidement pour finir les 5 derniers km sans m'arrêter ni marcher, je rêvasse car je suis heureux de finir pour la 3ème fois d'affilée ce joli 100 miles qui une fois de plus malgré son tracé simple et son profil facile aura fait de nombreux abandons.

La chaleur ardéchoise par son soleil est assassine pour le coureur au long cour mais la chaleur de l'amitié ardéchoise est un baume qui remplit de joie tous les coureurs épuisés par l'effort.

AU REVOIR MON ARDECHE MON AMOUR...à très bientôt

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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